Normandie : un mystérieux rapace d’Afrique fait son apparition et il…

© Par Jason Thompson — Flickr: Black-shouldered Kite, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30650758

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…n’est pas prêt de s’en aller ! « L’élanion blanc niche désormais dans la Manche, en baie du Mont Saint-Michel », introduit l’ornithologue James Jean-Baptiste, membre éminent du Groupe Ornithologique Normand (GONm). À compter d’il y a à peine deux décennies, ce petit rapace blanc séduisant avec ses yeux rougeoyants, était considéré comme une espèce mythique parmi les ornithologues français. Force est de constater, cependant, que son expansion sur le territoire français a pris une tournure rapide.

Après une série de suspicions formulées en 2022, il est enfin confirmé que ce rapace se reproduit en Normandie, en particulier dans la Manche. Un couple de la race avec leurs progénitures ont été repérés à Genêts, près du Mont Saint-Michel. La découverte fut portée à notre connaissance par Sébastien Provost, un autre ornithologue de renom. En outre, la présence de deux autres couples a été signalée dans le Perche.

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L’Élanion blanc : confirmations suite aux spéculations de 2022

elanion blanc

« L’espèce a tendance à se disperser pour trouver de nouveaux territoires, et il y a eu énormément de jeunes en 2022 en Mayenne. Cela pourrait expliquer l’arrivée de plusieurs couples nicheurs cette année en Normandie 2022, en Mayenne. Cette démographie ascendante pourrait justifier l’installation de plusieurs couples en Normandie cette année », explique James Jean-Baptiste.

Histoire de l’Élanion en France : la première nidification de l’Élanion blanc remonte à 1990. Aujourd’hui, on estime la population de cette espèce à un effectif de 500 à 1 000 couples sur l’ensemble du territoire français.

En Normandie, à l’exception d’un unique couple observé dans les marais de la Dives en 1994, les observations étaient quasiment inexistantes jusqu’à une dizaine d’années auparavant. Mais depuis, la situation a évolué : l’espèce est aperçue chez nous tous les ans. Et, compte tenu de l’explosion de la présence de cette espèce en France ces dernières années, on attendait juste de décrypter les lieux précis de leur nidification.

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Pourquoi cette expansion si rapide ? « La cessation de la chasse aux rapaces depuis quelques années, l’augmentation globale des températures, la migration récente vers le nord de plusieurs grosses espèces d’insectes dont l’Elanion est friand. De plus, la reproduction de cette espèce se fait tout au long de l’année, tant que la nourriture abonde. Ce qui dénote une capacité significative à coloniser de nouveaux territoires », ajoute l’expert en avifaune.

Déjà aperçu dans le Cotentin, notamment à Réthoville (une commune affiliée à Vicq-sur-Mer), l’Elanion devrait s’y établir incessamment. L’espèce a également été vue dans les marais de Carentan. Ce qui semble indiquer que son élan vers Europe du nord ne se tarit pas, avec notamment la récente observation de deux individus en Grande-Bretagne pour la première fois.

Et au sein du Cotentin, quelle en est la situation ?

« Même la Manche ne le bloque pas, alors que sa traversée représente un effort considérable pour une telle espèce. Et des espèces-proies, en gros des insectes comme la mante religieuse, colonisent le Cotentin. Elles seront suivies par de nouveaux prédateurs comme l’élanion », s’enthousiasme James. Tous les milieux du Cotentin semblent convenir à l’espèce, alors pourquoi n’y ferait-il pas son nid ? Avec une prédilection pour les campagnols et autres petits rongeurs, l’Elanion pourrait d’ailleurs se poser en ami des agriculteurs.

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À l’image de l’élanion blanc, plusieurs espèces d’oiseaux ont gagné des latitudes plus nordiques au cours des dernières décennies. Par exemple, entre 1985 et 2018, vingt-quatre espèces d’oiseaux qui n’avaient jamais niché en Normandie ont élu domicile en ces lieux.

Après le sud de la Manche et de la Normandie en 2023, la prévision veut que le Cotentin, à son tour, sera colonisé dans un avenir proche.

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